Datant de 1927, les serres du Conservatoire de Westmount sont parmi les plus beaux exemples de verrières victoriennes en Amérique du Nord. Après 6 ans de fermeture, de planification et de travaux, elles réouvrent enfin leurs portes aux usagers à l’été 2022. Afin de permettre la conservation et la découverte des essences florales et végétales, l'enveloppe des serres a été entièrement restaurée, incluant entre autres le remplacement de l’ensemble des panneaux de verre et de leur système de fixation, le remplacement ou la réfection de toutes les membrures en bois, la réfection complète des fenêtres, le remplacement des portes en bois ainsi que la préservation et la restauration des éléments ornementaux répertoriés. Une nouvelle passerelle a également été créée en bois en respectant le style de l’ensemble.
Découvrez le travail d'Eloi Gagnon et son équipe chez Menuiserie Authentique, responsable de la restauration de l’ensemble des composantes en bois de la structure et des ouvertures des serres.
Ce projet de restauration a été mené par la firme Affleck de la Riva architectes.
Liens à découvrir :
-
Site Engage Westmount : présentation du projet de restauration du Conservatoire et des Serres
-
Site de la firme d’architecte : présentation du projet des Serres patrimoniales de Westmount
Situé au cœur du Vieux-Montréal, le 360 Saint-Jacques était à l’origine le siège social de la Banque Royale du Canada. Grâce à l’initiative du promoteur immobilier Georges Coulombe, l'ancienne salle des guichets abrite depuis 2016 le Crew Collective & Café. Afin de réhabiliter cet espace vaste et majestueux, les intervenants ont proposé une intervention contemporaine forte ancrée dans les caractéristiques architecturales existantes. Le projet de réhabilitation a inclus entre autres la restauration d’un caisson de plafond en plâtre endommagé ainsi que la réalisation de deux trompe-l'œil imitant les murs de pierre calcaire afin de subdiviser ce vaste espace selon les exigences programmatiques, et ce, sans nuire à la beauté et à la majestuosité des lieux.
Découvrez le travail de notre artisane peintre en arts décoratifs, Manon-Rita Babin, qui a réalisé les trompe-l'œil ainsi que des retouches localisées au plafond suite à des détériorations ponctuelles. Apprenez-en également davantage sur les techniques de restauration du caisson de plafond en plâtre employées par l’artisan plâtrier ornemaniste Daniel-Jean Primeau.
Le projet de réhabilitation a été mené par la firme Henri Cleinge Architecte.
Distinction(s) :
2018 Prix Assurances ecclésiastiques (Projets transformateurs) de la Fiducie Nationale
Liens à découvrir :
-
Site du répertoire du patrimoine bâti de la ville de Montréal : fiche du bâtiment
-
Article de Kollectif : les bureaux du Crew et son café par Henri Cleinge, Architecte
-
Site de la firme d’architecte : présentation du projet Crew Collective
-
Site du propriétaire Gestion Georges Coulombe : 360 Saint-Jacques
-
Site de la Fiducie Nationale : présentation du prix de reconnaissance
La maison Pierre-Berthelet a connue de nombreuses modifications depuis sa construction au 18ème siècle et fût tour à tour une auberge, une brasserie et plus récemment des logements de type condos. En 2018, son nouveau propriétaire s’est donné le défi de reconvertir le bâtiment en maison unifamiliale et de reconstituer sa structure et ses intérieurs selon des techniques de construction de l’époque. Appuyé par une recherche documentaire exhaustive, le chantier débute en 2018 avec la participation de nombreux artisans traditionnels pour des travaux de charpenterie traditionnelle, ferblanterie traditionnelle, taille de pierre et revêtement à la chaux, entre autres.
Pour le propriétaire, cette reconstruction contemporaine se devait d’être réalisée en respectant les méthodes de construction, le style et l’aspect d’origine du bâtiment.
Liens à découvrir :
-
Capsule Expertise d’ici : le travail de la chaux
Construit entre 1921 et 1926, l’édifice de la Cour d’appel du Québec est initialement conçu comme une annexe du palais de justice de Montréal. Son architecture de style beaux-arts présente une façade monumentale revêtue d’un parement de pierre et rythmée de 14 colonnes d’ordre dorique colossal. Difficile de ne pas être intrigué lors d’une marche sur la rue Notre-Dame. Une fois franchi le portique d’entrée, les espaces intérieurs se révèlent dans la continuité des principes beaux-arts par leur monumentalité et leur hiérarchisation selon l'importance des fonctions qui leur sont assignées. Depuis son inauguration, l’édifice a logé divers usages (Centre d’archives de Montréal, conservatoires d’arts dramatiques et de musique) avant d’accueillir le siège de la Cour d’appel du Québec à Montréal, renouant ainsi avec ses premiers amours. Afin de conserver ce joyau architectural et suite à des mises aux normes, certains décors peints des plafonds en plâtre ont nécessité des interventions de préservation et de restauration ponctuelles.
Découvrez le travail de notre artisane peintre en arts décoratifs, Marie-France Kech, qui a réalisé la conservation des décors peints de certaines sections des plafonds à caissons de la salle des pas perdus et de plusieurs salles d’audience dont la salle Cusson ainsi que de certains détails ornementaux.
Liens à découvrir :
-
Site du répertoire du patrimoine culturel du Québec : Édifice Ernest-Cormier
-
Article d’Héritage Montréal : rencontre avec Marie-France Kech
Le bain Généreux est construit en 1927 afin d’améliorer la salubrité du quartier ouvrier Saint-Jacques. L’édifice sis sur la rue Atateken (anciennement Amherst) loge depuis 1996 l’Écomusée du Fier monde. Pour permettre sa réhabilitation en espace muséal et de bureaux, des travaux majeurs sont entrepris dans le respect de la valeur patrimoniale de l’édifice. De nombreuses composantes extérieures et intérieures de style Art déco sont ainsi conservées (volumétrie, matériaux et éléments décoratifs) et mises en valeur. Considérant les compagnes de modernisation et de mise aux normes des installations antérieures, certains éléments nécessitent des interventions qui mêlent création et restauration. C’est notamment le cas des panneaux de marbre du vestibule qui orne la section inférieure des murs, altérés par l’intégration d’un élévateur intégré à une volée d’escaliers afin d’assurer l’accessibilité universelle aux équipements aquatiques.
Découvrez le travail de notre artisane peintre en arts décoratifs, Marie-France Kech, qui a réalisé le faux-fini de marbre dans le hall d’entrée afin de réparer les traces de mises aux normes antérieures et redonner au décor initial son intégrité visuelle.
Le projet de réhabilitation a été mené par l’architecte Felice Vaccaro.
Liens à découvrir :
-
Site du répertoire du patrimoine bâti de la ville de Montréal : fiche du bâtiment
-
L’article de Margot de Roquefeuille, « Le bain généreux de l’Écomusée du fier monde », 2016
L’édifice Birks est situé à l’angle sud-ouest du Square Phillips, en bordure de la rue Sainte-Catherine Ouest. Il s’agit d’un bâtiment emblématique de style néo-roman, érigé par l’architecte Edward Maxwell en 1894. Lors de son changement de vocation, en 2018, il fallut adapter les espaces de la bijouterie pour accueillir 132 nouvelles chambres et suites, un restaurant et un spa au sous-sol.
Ces interventions majeures ont un impact sur les décors de plâtres majestueux, c’est pourquoi le promoteur fait appel à une designeur spécialisée, Nicole Vekemans, et Pascal Latulippe, artisan plâtrier afin d’assurer la restauration et la création d’ornements dans le souci de garder les caractères architecturaux avec le plus grand respect de l’œuvre de l’époque.
L’équipe de Neuf Architecte ont été mandaté pour réaliser les grands travaux de rénovation de cette ancienne orfèvrerie, devenue aujourd'hui un luxueux hôtel. Elle a réussi à conjuguer avec les éléments historiques, tout en comblant les lacunes présentes par une importante mise à niveau normative.
L'opération a contribué à réaffirmer la présence de l’œuvre iconique de l'architecte Edward Maxwell sur la rue Sainte-Catherine et le square Phillips. Témoin d’une entreprise et d’un individu qui ont marqué l’histoire de Montréal, le Birks continuera de se démarquer dans le paysage urbain pour les générations à venir.
Un grand souci du détail a permis de retrouver l'apparence originelle des décors intérieurs (colonnes et moulures de plâtre notamment), ainsi que de restaurer les éléments structuraux assurant la pérennité du bâtiment.
Liens à découvrir :
Inaugurée en 1912 selon les plans de Joseph-Émile Vanier et Casimir Saint-Jean, l’église Saint-Jean-Baptiste est l’une des plus vastes églises catholiques de Montréal. Ses intérieurs néo-baroque présentent de somptueux décors richement ornementés mêlant plâtres, décors peints et dorés, ébénisterie, etc. Certains décors sont attribués à Guido Nincheri, artiste vitrailliste et peintre en décors peints réputé, ainsi que les vitraux datant de 1932. Par la suite, l’église est citée par la Ville de Montréal en 1989, soulignant son intérêt patrimonial. Aujourd’hui, des concerts y sont donnés régulièrement en plus des célébrations religieuses, permettant d’en admirer la qualité des décors et le savoir-faire des artisans qui en sont à l’origine. Toutefois, le passage du temps a altéré progressivement certaines composantes. Des interventions de conservation sont alors nécessaires. Toutefois, la première étape d’un tel processus est une documentation fine du décor actuel et des altérations qu’il présente afin de déterminer et planifier les actions à entreprendre.
En 2015, l’artisane peintre en arts décoratifs Marie-France Kech a ainsi effectué une expertise des décors peints et dorés de la chapelle du baptistère de l’église. Découvrez le protocole de documentation de l’artisane, des techniques traditionnelles employées pour l’exécution décors aux enjeux de conservation soulevés.
Liens à découvrir :
L'église de la Visitation de la Bienheureuse-Vierge-Marie est la seule église de style traditionnel québécois sur l'île de Montréal. Construite en pierres des champs entre 1749 et 1751, elle est la plus ancienne église de Montréal encore debout.
L’église a une architecture remarquable. Elle fait partie de nos racines, un trésor patrimonial qui nous fait découvrir notre histoire commune. Un trésor qui a vu le jour à l’époque de la Nouvelle France et a traversé le temps. Il nous appartient de le protéger afin de le transmettre aux générations futures.
La firme d'architectes Affleck de la Riva a été mandatée pour évaluer et diriger la rénovation de l’intérieur des lieux (boiseries, murs, plafonds, etc.).
Des tests de dégagements mécaniques (au scalpel) ont été effectués par l’équipe de restaurateurs spécialisés du Centre de conservation du Québec à de nombreux endroits dans le choeur et la nef. Ces tests ont permis de documenter les différents faux-finis anciens.
Ces faux-finis d’origine datant de 1839 imitant diverses essences de bois (l’acajou, ébène et l’érable) ont été réalisés sur l’ensemble des soubassements et traverses des murs de l’église.
Au milieu des années 50 des travaux de peinture ont caché l’ensemble des faux-bois. Un changement important qui transformation d’une façon significative l’apparence originale de l’église. Elle avait perdu son cachet d’origine.
Liens à découvrir :
- Église de la Visitation-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie
- Inventaire du patrimoine religieux du Québec
- Fiche du Répertoire du patrimoine culturel du Québec
La bibliothèque Maisonneuve occupe depuis les années 1980 un édifice emblématique du quartier Hochelaga-Maisonneuve. De style Beaux-Arts, il s’agit de l’ancien Hôtel de Ville de la Cité de Maisonneuve construit en 1912. À cet effet, on retrouve dans cet édifice municipal de nombreux ouvrages de grande qualité, des vitraux au travail de maçonnerie en passant par les différents finis intérieurs (plâtres, boiseries, céramiques, etc.), bien qu’altérés par le temps ou les transformations successives – l'ancien hôtel de ville a en effet accueilli tour à tour une école primaire, un établissement de soins oncologiques, des bureaux d’administration municipale ainsi qu’un centre culturel avant de loger la bibliothèque. Au fil des années, les besoins de la population ont évolué et les bibliothèques sont amenées à se transformer pour offrir des services et des espaces adaptés à la réalité d’aujourd’hui. C’est pourquoi la ville de Montréal a mené un concours afin d’agrandir et de réhabiliter la bibliothèque, incluant la conservation de certaines de ces composantes patrimoniales intérieures qui rappellent l’usage passé du lien. Mêlant divers corps de métier, ce vaste projet célèbre la beauté et l’histoire du lieu ainsi que l’excellence des artisans d’hier et d’aujourd’hui, tout en assurant le confort pour les usagers et l’implantation de technologies dignes d’une bibliothèque du 21e siècle.
L’équipe d’Artès a participé à la restauration et la conservation de la partie originale de la Bibliothèque Maisonneuve dans l'arrondissement de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. À l’origine, ce bâtiment de style Beaux-Arts était l’hôtel de ville de Maisonneuve. Construit entre 1910 et 1911 (inauguration en 1912), il fait partie de l’ensemble de bâtiments constituant le site classé patrimonial de l’Ancienne-Cité-de-Maisonneuve. Artès a été mandaté pour la restauration d’une zone de la magnifique mosaïque polychrome de céramique du hall central. Cette dernière est un des éléments caractéristiques contribuant à la valeur architecturale de la bibliothèque. Cette zone de la bibliothèque a été ciblée puisqu’elle a une valeur architecturale, artistique, historique et sociale. La technique de la céramique n’était pas la plus commune au Québec et encore aujourd’hui ce type d'œuvre est rare. Nous retrouvons, représentées dans la mosaïque, les armoiries de la Cité de Maisonneuve; un castor surmonté d’une couronne et entouré de feuilles de laurier et la devise Fide et Labore – Foi et travail.
La présence de cette trace de l’histoire donne une valeur symbolique ajoutée. La conservation de cette œuvre dans la bibliothèque contribue à préserver une intégrité et une authenticité de l’architecture d’origine et une part de l’histoire de Montréal et du Québec.
Liens à découvrir :
Construite en 1927-28 sur la rue Sainte-Catherine Est dans le quartier Hochelaga, cette ancienne succursale bancaire loge depuis 2012 la Fondation Guido Molinari, un centre de conservation de l’œuvre de l’artiste montréalais et un centre de diffusion pour les artistes de la relève. Pour se faire, le hall bancaire (salle des guichets) est réhabilité en lieu de diffusion de l’art contemporain par la firme d’architecture _Nature Humaine. Le projet s’ancre alors dans la conception d’un dispositif scénographique permettant de mettre en valeur les œuvres exposées tout en respectant l’histoire du lieu et ses détails ornementaux d’origine, dont les généreuses fenestrations en bois et les nombreux éléments en plâtres ouvragés (corniches, pilastres, chapiteaux, etc.) et les généreuses fenestrations.
À la suite d’un dégât d’eau survenu en 2021, une section des corniches de plâtre de l’ancien hall bancaire a été endommagée et a nécessité des interventions de restauration. Découvrez le travail de notre artisan plâtrier ornemaniste Daniel-Jean Primeau, en charge de la restauration.
Distinctions :
- Prix d’excellence de l’Ordre des architectes du Québec en 2013 (catégorie Aménagement intérieur)
Liens à découvrir :
-
Site du répertoire du patrimoine bâti de la ville de Montréal : fiche du bâtiment
-
Site de la firme d’architecte : présentation du projet Fondation Guido Molinari
L’Église Sainte-Esprit-de-Rosemont est construite entre 1922 et 1933 selon les plans de l’architecte Joseph-Egilde-Césaire Daoust. Elle se situe alors au cœur de l’ancien quartier ouvrier Rosemont. Sa façade qui puise abondamment dans le registre Art décor orne la rue Masson entre la 5e et la 6e avenue et en fait un édifice unique à Montréal en tant que seul lieu de culte arborant ce style architectural. Son intérieur poursuit cette tendance, avec son décor en plâtre ouvragé (murs et plafonds) et son revêtement de plancher en céramique polychrome. Les vitraux qui ornent les fenestrations sont signés par le maître verrier Guido Nincheri.
Elle a subi quelques modifications et réparations au fil des années. Devenue instable, la flèche de son clocher de style néogothique a dû être retirée en 1949.
Sa toiture a été refaite en 2014, mettant fin aux nombreuses années d’infiltration ayant causé d’importants dommages au plafond. Une large portion de la corniche en plâtre du jubé côté jardin s’est dégradée par l’humidité et un trou s’est formé dans un caisson. Afin de permettre à l’artisan Daniel-Jean Primeau de procéder aux restaurations, il a fallu démonter plus de 150 tuyaux de l’orgue et installer un échafaudage dans cette partie très sensible de l’instrument. Après un curetage minutieux des matières pulvérisées, un nouvel enduit a été modelé par une technique de digues pour reconstituer les formes des ornements.
Liens à découvrir :