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Architecture et patrimoine CMAQ 

Une relève en charpenterie traditionnelle  grâce à l’AEC en métiers d’art du patrimoine bâti


L’histoire de la charpenterie traditionnelle au Québec remonte au 17e siècle, à l'époque de la colonisation française. Au fil du temps, les charpentiers ont développé des techniques et des styles distinctifs de conception qui ont évolué pour répondre aux besoins des habitants et au climat de la province.  

Qu’on pense à la maison dite « pièce sur pièce », que l’on retrouve dans toutes les régions du Québec, ou encore aux hauts clochers de nos églises, la charpenterie traditionnelle fait partie de notre patrimoine culturel! 

Pour apprendre ce métier, le cégep du Vieux Montréal et le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) offrent la seule formation diplômante au Québec, soit l’attestation d’études collégiales (AEC) en métiers d’art du patrimoine bâti.  

Cette formation permet de se spécialiser afin d’intervenir sur les éléments du patrimoine bâti dans un contexte de conservation-restauration en utilisant les techniques traditionnelles appropriées. 

De novembre 2022 à avril 2023, 12 étudiant.e.s ont pu être formés aux techniques traditionnelles de la charpenterie. 

 

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photo 1 etudiants AEC

Légende : Les étudiants travaillant à l’atelier

 

Plonger dans la réalité du métier de la charpenterie traditionnelle au Québec  

Aujourd'hui, la charpenterie est une pratique vivante et évolutive. De nombreux charpentiers et charpentières de métier se tournent vers les techniques traditionnelles pour la conception et la réalisation de divers bâtiments. Ces techniques sont souvent synonymes de beauté, de durabilité, d’écoresponsabilité et de grande fierté. 

Dans leur parcours de formation, les étudiant.e.s ont pu développer leur compétence dans la restauration d’éléments de charpenterie et la reproduction de charpentes selon des techniques d’assemblage traditionnelles comme le trait de Jupiter et d’autres entures. 

 

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2 trait de jupiter

Légende : Un étudiant assemblant un trait de Jupiter de la charpente Craig. © Alexander Kennedy

 

Mettre en pratique les acquis avec deux projets d'envergure

Grâce à des partenariats avec des donneurs d’ouvrages, deux projets réels ont été accomplis par les étudiant.e.s sous la supervision du formateur, artisan professionnel reconnu par le CMAQ. Découvrez ici un aperçu des projets réalisés avec Parcs Canada et la Ville de Montréal dans le cadre de l’AEC en métiers d’art du patrimoine bâti, avec spécialisation en charpenterie traditionnelle. 

 

Projet 1

Station de pompage Craig : un bâtiment hors du commun 

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Légende : La station Craig et un aperçu de sa charpente.

Légende: Station de pompage Craig

La station de pompage Craig a été construite en 1887 par les architectes Maurice Perrault et Albert Mesnard. Avec sa sœur jumelle, la station de pompage Riverside, il s’agit des derniers vestiges de bâtiments de l’époque industrielle qui témoignent de l’histoire de la gestion des eaux de Montréal. 

En effet, les stations de pompage ont été construites suite aux inondations record de 1886, alors que la Commission des inondations de la Ville de Montréal en recommande la construction aux extrémités du réseau d’aqueduc de la métropole afin de drainer l’eau excédentaire vers le fleuve. C’est pourquoi le sous-sol de la station Craig abrite encore aujourd’hui de majestueuses pompes industrielles. 

Dans les années 1950, la station Craig cesse cependant ses activités. Elle est officiellement déclarée comme bâtiment « excédentaire » en 1987 et depuis, le bâtiment est vacant à l’exception de quelques évènements artistiques éphémères qui ont pu s’y tenir au début des années 2000. 

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Légende : Charpente originale placée au sol pour tracer l’épure. © Alexander Kennedy.

Légende : Charpente originale placée au sol pour tracer l’épure. © Alexander Kennedy.

La restauration d’une portion de la charpente de la station de pompage Craig dans le cadre de l’AEC en métiers d’art du patrimoine bâti  

Le secteur autour de la station Craig a été grandement affecté et transformé au cours du 20e siècle, notamment par la construction du pont Jacques-Cartier (1930) et l’élargissement de la rue Notre-Dame (années 1980). 

Laissé vacant, l’état du bâtiment s’est détérioré au fil du temps et sa localisation particulière entre deux voies rapides sur la rue Notre-Dame représente un défi de taille pour sa requalification. 

Afin de pouvoir préserver le bâtiment, le Comité de la station Craig, formé de divers organismes, dont le CMAQ, et appuyé par de nombreuses études d’experts, a proposé la voie du démantèlement sélectif de la station afin de pouvoir sécuriser les lieux et de préserver les matériaux encore sains du bâtiment. L’objectif de l’opération : reconstruire le bâtiment de façon identique lorsque les conditions le permettront. 

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Légende : Ancienne pièce de la charpente Craig en mauvaise condition. © Alexander Kennedy.

 

Au cours du démantèlement est constatée la grande valeur de la charpente d’origine, une œuvre qui illustre un parfait métissage des techniques de charpenterie française et anglaise, une façon résolument québécoise de construire ce type de structure. Il existe peu de charpentes de cette qualité à Montréal.  

Le CMAQ, le cégep du Vieux Montréal et la Ville de Montréal ont donc conclu un partenariat afin de restaurer une partie de la charpente démantelée dans le cadre de la formation : la ferme est. 

Bien qu’endommagée par endroits et dépourvue de certaines portions, la ferme au sol a pu être reconstituée et il a été possible d’en faire une épure afin de reproduire et de documenter adéquatement cette charpente exceptionnelle.  

Le démantèlement de la station Craig constitue une réelle opportunité d’étudier les modes de construction d’autrefois et de former les étudiant.e.s dans une approche de conservation-restauration.  

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Légende : Préparation d’une pièce pour recevoir la quincaillerie métallique.

Légende : Préparation d’une pièce pour recevoir la quincaillerie métallique.

La proposition d’intervention réalisée par les étudiant.e.s incluait donc l’analyse des éléments reçus en atelier, la création d’une épure de taille réelle au sol, la documentation photographique des éléments ainsi que l’élaboration des divers scénarios d’intervention.  

Afin de conserver un maximum de composantes saines de la charpente originale, il a été proposé d’effectuer des greffes, de reproduire certains éléments, et de réassembler les pièces selon les mêmes assemblages traditionnels d’origine. 

La « greffe » est une technique qui consiste à conserver les portions saines du matériau, à retirer les portions trop abimées et à les reproduire, pour ensuite les assembler de sorte à conserver une capacité portante adéquate. Dans le cas de la charpente Craig, du bois de sapin de Douglas a été utilisé, car il s’agit de l’essence qui se rapproche le plus du bois utilisé à l’époque. 

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Légende:  Assemblage de la quincaillerie forgée restaurée © Alexander Kennedy.

Légende : Les étudiant.e.s assemblent des pièces de la charpente. © Alexander Kennedy.

Les étudiant.e.s ont également eu la chance de collaborer avec les Forges de Montréal afin de réintégrer à la ferme de toit des éléments de quincaillerie métalliques uniques, en vieux fer, qui permettent de soutenir les différentes pièces de la ferme. 

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Légende: Levage de la ferme

 

À la fin du projet, les étudiant.e.s ont effectué le levage de la charpente en atelier afin d’admirer le travail réalisé, lequel a ensuite été évalué par un jury. Il s’agit là d’une expérience unique et formatrice rendue possible grâce aux partenaires de projet! 

 

Projet

Nouvelle gloriette pour le lieu historique national Louis-S.-St-Laurent, à Compton 

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Légende: Aperçu de la gloriette en cours de montage

Légende: Aperçu de la gloriette en cours de montage

 

Situé à Compton dans les Cantons-de-l’Est, à 20 kilomètres de Sherbrooke, le lieu historique national Louis-S.-St-Laurent rappelle la vie et l'œuvre de l'ancien premier ministre du Canada. Le site comprend sa maison natale, ainsi que le magasin général de son père. Chaque année, une programmation d’activités et de concerts anime son grand jardin, lieu de rassemblement de la communauté et des voyageurs de passage dans la région. 

Légende: Détails de la structure de la charpente de toit

Dans le cadre de l’AEC, en partenariat avec Parcs Canada, les étudiant.e.s ont eu à réaliser une création en bois massif appelée « gloriette », soit un petit pavillon extérieur, conçu selon les différentes techniques d’assemblage traditionnelles que l’on retrouve sur le territoire québécois aux 17e et 18e siècles.  

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Légende: Les étudiant.e.s effectuent l’assemblage des pièces

 

Conçues, dessinées puis taillées en atelier, les pièces de la gloriette ont fait l’objet de l’attention particulière des étudiant.e.s de l’AEC, sous l’œil avisé de l’artisan formateur Jérémie Abbate. Chaque élément, chaque assemblage ont été adéquatement réalisés pour être réunis telles les pièces d’un immense casse-tête. 

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Légende: Détails des assemblages de la gloriette. © Alexander Kennedy 

Légende: Détails des assemblages de la gloriette. © Alexander Kennedy 

À travers cet exercice de gloriette, les étudiant.e.s ont pu apprendre les techniques d’assemblage traditionnelles typiques aux habitations du 18e siècle et apprendre les rudiments de l’art du trait. Leur création laisse une trace durable de leur passage sur un site emblématique de Parcs Canada pour les générations à venir! 

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Légende: Le groupe devant la gloriette finale

Légende: Le groupe devant la gloriette finale

Le CMAQ tient à remercier sincèrement ses partenaires de projets, Parcs Canada et la Ville de Montréal, ainsi que son commanditaire pour une partie de la matière première, Intégrations constructions Inc. 

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Légende: Le groupe devant la gloriette finale

 

Poursuivre la découverte :  

 

À propos de l’AEC  

L’attestation d’études collégiales (AEC) en  métiers d’art du patrimoine bâti permet de se perfectionner pour intervenir sur les éléments du patrimoine bâti. Ce programme de 510 heures comprend des cours communs à tous les métiers et des cours techniques en atelier selon les spécialisations.   

Neuf spécialisations seront développées : arts décoratifs, charpenterie traditionnelle, ébénisterie-menuiserie, ferblanterie ornementale traditionnelle, ferronnerie d’art/forge, maçonnerie traditionnelle, plâtre ornemental, taille de pierre et vitrail.  

Avec plus de 285 heures de formations pratiques sur les techniques spécialisées dans un contexte de conservation-restauration du patrimoine, cet AEC en métiers d’art du patrimoine bâti apparaît comme une des solutions à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les interventions pour la sauvegarde de notre patrimoine collectif au Québec.    

 

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