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Relève montréalaise en métier d'art: un aperçu de l'exposition en cours des finalistes du Prix François-Houdé
Crédits photos: Merci à la Guilde et à Cécile Bastide
Article 1 de 2 > Prix d'excellence François-Houdé 2022
Photos > Sarah Latulippe pour la Ville de Montréal, La Guilde et Cybèle Beaudoin Pilon
La relève en métiers d'art déborde de talent et de créativité !
L'exposition réunissant les finalistes du prix François-Houdé 2022 et le lauréat de l'an dernier, l'artiste céramiste Paul Guidera, est à découvrir à La Guilde au centre-ville de Montréal d'ici le 19 février prochain.
Profitez de l'exposition en cours pour vous émerveiller devant le travail remarquable de créateurs et de créatrices d'ici qui transforment le bois, le cuir, les textiles, le verre, la céramique... Le prix François-Houdé de la Ville de Montréal récompense chaque année l’excellence de la relève dynamique en métiers d’art sur son territoire. Voici un aperçu des œuvres grandioses de la relève métiers d'art.
Crédits photos: Merci à la Guilde et à Cécile Bastide
Sophie Gailliot et Richard Pontais d'Atelier C.U.B., Spécimen 1, 2022
> Atelier C.U.B.
Native de France, Sophie Gaillot aime autant les arts appliqués, la mode et le design que l’infographie et l’animation 2D/3D. Or, c’est à Montréal que Sophie fait sa place dans le vaste domaine des métiers d’art par une formation en maroquinerie au Centre des métiers du cuir de Montréal (CMCM). Richard Pontais s’est aussi tourné vers les métiers d’art à son arrivée dans la métropole. Accueilli d’abord par l’école d’ébénisterie artisanale de Montréal, il réalise maintenant avec sa complice des pièces uniques ou petites séries où ils fusionnent plusieurs techniques.
Le duo de designer derrière Atelier C.U.B. travaille ici l’érable massif et le cuir de buffe surcyclé. Inspiré du monde des insectes, le motif du dessus de leurs deux sculptures a été dessiné au préalable. Plus précisément, afin d’utiliser la matière de façon responsable, ils ont utilisé des chutes de cuir issues de leurs différents projets. Ainsi, les corps de Spécimen 1 et Spécimen 2, dont les articulations des pattes sont faites de cylindres pour accentuer le côté fragile d'un insecte, sont faits de bois tourné puis gainé de cuir. Le tout est stylisé par des motifs similaires à des ailes de papillons.
Magali Robidaire, Carméla, ou Les Petites Mains, 2022.
> Magali Robidaire
Illustratrice française et designer graphique de formation, s’est à Montréal que Magali Robidaire a découvert le design textile et de surface. Elle crée, sur tous types de support, des imprimés poétiques, sensibles et aux lignes à la fois fougueuses et délicates. À travers le Bocal de Mag, elle commercialise ses affiches, ses photos, ses illustrations en sérigraphie, ses broderies et plus encore.
Carméla, ou Les Petites Mains a été façonnée de lin, superpose principalement différentes soies, perles de rocaille et dentelles de coton. L’œuvre de Magali est remplie de doux murmures qui l’habitent et qu'elle lance dans l’univers. Un heureux mélange de paix intérieur et de reconnaissance, tous deux évoqués par les gestes et fragments sur le canevas. Des morceaux d’étoffes découpées et assemblées, des brides visibles, profondes et sincères « qui nous plongent dans un état de contemplation méditative. Ces parcelles de vie retrouvée éclosent, se fanent, et laissent une empreinte au creux de nous. »
Julie Lacroix, Fenêtre ouverte, 2022
> Julie Lacroix
Les yeux grands ouverts sur les paysages bucoliques des Alpes Françaises, Julie Lacroix a toujours eu « le cœur nomade et l’âme aux quatre vents ». Cependant, c’est à Montréal qu’elle se familiarise au tricot machine. Tricot, tissage et broderie deviennent des outils d'expérimentations dès le début de sa formation en construction textile au Centre des textiles contemporains de Montréal (CTCM). Elle a d'ailleurs représentée son école au dernier Salon des métiers d'art du Québec (SMAQ).
Avec ses œuvres d’expression, elle développe son propre langage en travaillant le tricot de manière non conventionnelle. Le temps s'arrête ici avec l'œuvre de Julie Lacroix. Une œuvre remplie de poésie et de tendresse, de profondeur et de transparence. Une fenêtre ouverte sur la finesse des mailles de nylon et de lin qui tendrement s'entrelacent, se croisent pour créer de multiples combinaisons de fils. En tricotant de grands panneaux de manière inattendue, en désirant suspendre le moment, elle a côtoyé à plus d’une reprise la résilience. Ainsi, elle donne vie « à cette histoire de fils qui s'entrelacent, celle-ci prendra le temps de réparer toutes les mailles qu'il faut rattraper. »
Lucie Leroux, Canopée n° 400, 2022
> Lucie Leroux
La matière textile et la lumière sont toujours au centre de toutes ses expérimentations visuelles. Formée en design et en architecture en France, c'est à Montréal qu'elle découvre l’impression textile. Toutes ses passions font communion lors de sa formation au Centre Design et Impression Textile. Fondatrice de l'entreprise Laboratoire Textile et co-créatrice du blog Collectif Textile, Lucie Leroux se situe toujours à la croisée de l’artisanat traditionnelle et des nouvelles technologies.
En effet, en associant le pliage aux techniques de l’ennoblissement textile, elle crée des objets aux lignes minimalistes, habillés d’imprimés géométriques. Son luminaire contemporain intitulé Canopée évoque les ombres des feuilles projetées sur une voile d'ombrage conçu d'un imprimé en sérigraphie ton sur ton sur les deux faces de la matière textile, le motif se superpose par transparence, créant un effet de profondeur à travers la matière. L'ensemble des trois luminaires présentés en ce moment à La Guilde questionne les phénomènes naturels qui modifient la trajectoire de la lumière et la manière dont le motif peut permettre de moduler l'intensité de l'éclairage.
Brigitte Dahan, Microcosme 2 et Éclosion 1, 2022
> Brigitte Dahan
Brigitte Dahan a d’abord étudié les arts plastiques de l’Université du Québec à Montréal et a exploré au début de sa carrière la peinture et la photographie. Elle cherche ensuite une connexion plus immédiate avec la matière, ce qu’elle trouve dans le travail de l’argile. Ses formations en sculpture et céramique, notamment au Centre des arts visuels de Montréal et au Studio de poterie de Mont-Royal, lui ont permis de réaliser nombreuses recherches plastiques sur la place de l’être humain dans son écosystème.
Petites ou monumentales, les détails dans ses œuvres démontrent un travail réfléchi de l'argile, une matière qui, selon l'artiste, porte en elle la notion-même de création originelle, de transformation et de recommencement qui sont au centre de sa démarche. Pour Microcosme 2, Brigitte Dahan travaille le verre et l'argile. Avec la délicatesse et la translucidité de la porcelaine et du verre, elle évoque l'image de cellules, de bactéries et de l’infiniment petit du monde microscopique. Une symbolique révélée aussi à travers les textures, immanquables, qui captent le regard.
Cybèle Beaudoin Pilon, Pysanky pour pissenlits de Montréal, 2022
> Cybèle B. Pilon
L'artiste céramiste a d'abord étudié dans le domaine des communications avant son DEC en métiers d’art obtenu au Centre de céramique Bonsecours. Communiquant maintenant par la matière, elle s’implique dans son milieu en offrant notamment nombreuses conférences.
Pysanky pour pissenlits de Montréal est une installation de 13 pièces qui fait référence à l’œuf de Pâques traditionnel ukrainien. Cet hommage rappelle que derrière chaque guerre ou conflit, le patrimoine matériel mondial est toujours menacé et fragilisé. Les pièces réalisées avec une faïence rouge locale de Gaspésie sont décorées d’une variété de motifs batik réalisée grâce à une technique de gravure à l’eau sur terre crue. Elle recouvre ici ses pièces de fleurs façonnées à la main pour évoquer le vinok, la couronne de fleurs ukrainienne, et rehausse ses motifs avec de minuscules icônes vernaculaires québécois en or 22k. Le mélange de techniques, de textures et de couleurs crée au final des objets à la fois follement éclatés et des plus précieux.
Le saviez-vous ?
Au Canada, nous avons une grande diaspora ukrainienne comprenant des artisan(e)s qui poursuivent cette tradition ancienne. Le plus gros Pysanka se trouve d’ailleurs en Alberta sous forme de sculpture commémorative.
À propos du prix François-Houdé 2022
Le Conseil des métiers d’art du Québec (CMAQ) et de la Ville de Montréal sont fiers de présenter, en collaboration avec La Guilde, l’exposition des finalistes du Prix François-Houdé de cette année jusqu'au 19 février 2023. Passez voir le travail de l’artiste céramiste Paul Guidera, lauréat et récipiendaire du prix en 2022, ainsi que des neuf finalistes de 2022 :
CYBÈLE BEAUDOIN PILON > ARTISTE CÉRAMISTE
BRIGITTE DAHAN > ARTISTE CÉRAMISTE
DAVID FRIGON-LAVOIE > ARTISTE VERRIER ET LAURÉAT ÉDITION 2022
SOPHIE GAILLIOT ET RICHARD PONTAIS > ARTISANS-DESIGNERS DU BOIS ET DU CUIR
PAUL GUIDERA > ARTISTE CÉRAMISTE ET LAURÉAT ÉDITION 2021
JULIE LACROIX > ARTISTE TEXTILE
CHARLIE LAROUCHE POTVIN > ARTISTE VERRIER
LUCIE LEROUX > ARTISTE TEXTILE
MAGALI ROBIDAIRE > ARTISTE TEXTILE
JÉRÉMIE ST-ONGE > ARTISTE VERRIER
Le prix François-Houdé s’accompagne d’une bourse en argent, est remis à un ou une artiste professionnel(le) en début de carrière. Celui-ci promeut l’excellence de la nouvelle création montréalaise en métiers d’art et favorise la diffusion des œuvres des jeunes artistes créateurs. Par ici pour consulter le communiqué de presse du 25 novembre 2022. >