Communications CMAQ
Isabelle Auger | Quand la lumière devient matière.
Entrevue CMAQ > avec Isabelle Auger, lampiste
Photos > Isabelle Auger, lampiste
MONTRÉAL
Isabelle Auger, lampiste, merci d'avoir arrêté le temps et d'avoir accepté de te prêter au jeu de l'entrevue Matière à réflexion. Ici, pas de règles, pas de réponses justes. Ici, on passe de la confidence au ludique, du savoir au faire... Des contrastes à la lumière ...
Ta matière, le bois, pourquoi ?
Le bois est depuis longtemps, une histoire d’amour dans ma famille. Mon grand-père paternel était l’un des grands marchands de bois dans la ville de Québec, de 1935 à 1980. La compagnie s’appelait Auger & Auger. Mon père linguiste a fait du langage forestier son sujet d’étude tout au long de sa carrière. Mon frère ainé travaille également dans le bois, dans le domaine de l’ingénierie et de la structure de bois. Et finalement moi, je conçois et fabrique des luminaires en placage de bois !
Elle évoque quoi, elle t’inspire quoi, quel est ton lien avec elle ?
J’adore tout ce qui est en bois. J’adore son odeur, sa douceur, sa force et sa beauté. Le bois est pour moi une matière réconfortante et chargée d’histoire et de vécus. Le bois est une matière vivante, naturelle et unique. Je trouve que les meubles ou objets en bois nous ramènent à l’essentiel, à la nature. Le bois fait en quelque sorte entrer la nature dans nos demeures.
Mais au fait, dans ta pratique, que t’inspire l’expression « sortir de l’ombre » ?
L’expression sortir de l’ombre représente pour moi une renaissance ou une découverte.
Pourquoi le nom Atelier cocotte ?
En 2010, j’ai nommé mon entreprise « atelier cocotte » sans trop y réfléchir. Bien sûr, il y a la référence à la pomme de pin, ce beau fruit graphique qui provient des conifères. Mais surtout, ce petit nom affectueux que j’aime utiliser avec mes enfants ou les gens que j’aime.
Comment expliquerais-tu ton métier à un enfant ?
Je coupe des rubans ou des lattes de bois très fines. Je les assemble pour en fabriquer des lampes, de différents styles et grosseurs. C’est un peu comme si je faisais de la sculpture avec du bois, pour lui donner une forme précise tout en laissant passer la lumière.
Tu rêves de voir ton travail / ton ouvrage dans quel lieu ?
Je rêve de voir mon travail sur scène, parmi un orchestre ou une troupe de danse. Et dans encore plusieurs beaux projets architecturaux, en ville ou en villégiature.
Avec qui aimerais-tu collaborer pour mélanger les matières ?
Un jour, j’aimerais beaucoup collaborer avec Dahlia Milon textile, un atelier de confection artisanal spécialisé dans la teinture végétale. J’ai toujours été fascinée par la coloration végétale, j’aimerais bien l’expérimenter sur certains placages que j’utilise pour confectionner mes lampes.
Dans la vie, es-tu plutôt « demeurer dans l’ombre » ou « brûler de mille feu » ?
Dans la vie en général, je « demeure plutôt dans l’ombre ». Mais je peux également « brûler de mille feu » quand je me sens à l’aise avec des gens que je connais bien.
Et l’écoresponsabilité dans tout cela ?
L’écoresponsabilité est depuis toujours, une valeur très importante dans mon travail et dans mon entreprise.
J’utilise du bois qui provient du Québec ou des environs. L’emballage de mes lampes est biodégradable. Mon atelier est situé tout près d’où j’habite, je peux donc facilement faire le trajet à pied. J’essais de toujours avoir l’esprit local en tête dans mes choix.
La pièce ou l’expression ?
Les deux, pour moi l’une ne va pas sans l’autre.
La dernière chose que tu viens d’apprendre ?
J’ai récemment appris à déléguer certaines tâches qui me plaisent moins au quotidien. Cela me permet de me concentrer davantage sur la création et la production.
Boomerang ! À qui lances-tu l'invitation pour notre prochaine entrevue et pourquoi ?
Anie Toole, tisserande. J’adore son travail de tissage à la fois graphique et ludique, ainsi que l'utilisation de magnifiques teintures naturelles dans son art. Du bonheur pour les yeux !